Tarnowskie Góry s’enorgueillit de la mine de plomb, d'argent et de zinc la plus importante de Pologne par sa taille et son histoire, ainsi que d’un système de gestion intégré des eaux souterraines, comportant un mécanisme innovant d'adduction d’eau unique au monde.
L'histoire de l'exploitation minière à Tarnowskie Góry, comprend deux phases. Au XVIe siècle, la ville est dès sa création un centre majeur d’extraction et d'exportation des minerais de plomb et d’argent. L'exportation du plomb de Tarnowskie Góry eut un impact indirect sur le commerce international et sur le développement économique global de l’Europe.
A partir de 1784, la seconde phase est liée à l’exploitation en grand des gisements de la Mine royale Fryderyk (Prusse). Tarnowskie Góry acquiert alors une place de premier plan dans l'histoire de la révolution industrielle, avec l'usage précoce de machines à vapeur pour l’assèchement des galeries (dès 1788) ainsi que par l’échelle de la production locale de zinc – près de la moitié de la demande mondiale de cette matière première au XIXe siècle.
Les sites :
28 sites miniers de Tarnowskie Góry, Bytom et Zbrosławice sont en cours d’inscription au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Sous l’angle de la technique et de l’histoire, ils sont associés simultanément à l'extraction des minerais d'argent, de plomb, de zinc, aux systèmes de drainage souterrain et à l'adduction des eaux souterraines pour un usage alimentaire. Plusieurs siècles d’extraction ont établi un vaste réseau de galeries, chambres et tunnels qui s’étendent sous la ville sur plus de 150 kilomètres.
La Galerie Profonde Fryderyk : vaste et remarquable ensemble technologique de drainage de la mine et d'adduction d’eau. La Galerie profonde Fryderyk, creusée dans les années 1821-1834, en est la pièce centrale. Cette exploitation à grande échelle des eaux souterraines pour la consommation et l'industrie fut le premier système de ce type dans le monde.
La plus importante et la plus longue avec ses 17 km et la plus profonde de toute l'histoire minière de Tarnowskie Góry. Depuis 1834, elle draine par gravité tout le bassin souterrain. L'eau qui s’écoule de la galerie est évacué par un canal jusqu’à la rivière Drama.
De nombreux puits complétaient ce dispositif : Puits POKÓJ (Paix) - Profond de 53 m, ce puits fait partie du système d’épuisement des eaux de la partie orientale de la Galerie Profonde Fryderyk. Une machine à vapeur de 24 pouces pompait l’eau de la galerie et alimentait l’atelier de lavage du minerai ; Puits BOHR, POMOC SZCZĘŚCIU (Aide au Bonheur), Puits de galerie N° 17, n° 13 (1823), n° 5 (1822) : Le puits Bohr, le plus profond (67 mètres) sur le tronçon principal de la Galerie Profonde Fryderyk, comme le puits Pomoc Szczęściu, utilisé pour la construction de la Galerie profonde, étaient des puits de ventilation permettant aussi l'entrée des chauves-souris dans les souterrains. Il en va de même du Puits de galerie N° 17, aujourd’hui utilisé comme accès à la Galerie de la Truite noire et du Puits de galerie N° 13, construit en 1823, également intégré au programme touristique. Sur le Puits mécanisé n° 22, une machine à vapeur de 24 pouces pompait l'eau lors de la construction des galeries.
Les chevalements de plusieurs de ces puits, souvent en pierre calcaire, ont été soit conservés sous forme de vestiges, soit reconstitués au moins partiellement à partir des ruines originales.
D’autres galeries et puits méritent l’attention. Ainsi le puits Anioł (Ange, 1789), construit pour la Mine Fryderyk. Il sert actuellement de descente à la Mine d’argent historique, relié sous terre à deux autres puits entre lesquels passe l’itinéraire touristique mis en service en 1976, d’une longueur de 1740 m, dont près de 300 m en barque, à 40 m de profondeur ; le puits Żmija (Vipère, 1811), assurant la ventilation et une éventuelle évacuation. Les excursions dans la fosse souterraine du puits Vipère utilisent un embarcadère pour la visite en barque de la Mine d’argent historique, spectaculaire attraction. Cette particularité est également le fait du Puits Szczęść Boże (Bénédiction divine), commencé en 1815. Sa partie aérienne se présente comme un tertre, la partie souterraine étant l'une des parties les plus charmantes de la visite. Sa fosse voisine avec un autre embarcadère pour la des visites en barques de la Galerie Czarnego Pstrąga (de la Truite Noire).
La Station hydraulique Staszic (1884) : comprend les puits Staszic et Mécanique, la chaufferie, la conciergerie et l’atelier ainsi que le bâtiment du transformateur. Sous terre, trois imposantes salles de production contiennent les équipements de la station (pompes à vapeur, puis électriques). Ces machines refoulaient les eaux souterraines vers la surface avant de les distribuer par des canalisations jusqu’à Królewska Huta (l’actuel Chorzów).
Les puits Staszic et Mécanique (Maszynowy) : A l’origine, ces puits étaient destinés à l'extraction minière, puis ils furent utilisés pour le creusement de la Galerie Profonde Fryderyk et furent intégrés au complexe hydraulique Staszic (XIXe siècle). Ils servent actuellement à la ventilation et à l’accès vers les salles souterraines.
Portail de sortie et émissaire de la Galerie Profonde Fryderyk : le débouché de la Galerie Profonde Fryderyk est un portail en blocs de grès. Exemple unique d'architecture néo-classique, il porte la date du début du percement de la galerie (1821). Il s’ouvre sur un canal creusé la même année pour permettre l'évacuation des eaux souterraines vers la rivière Drama toute proche.
Galerie Boże Wspomóż (Soutien de Dieu) : creusée dès le milieu du XVIIe siècle, reconstruite au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. Elle présente une longueur de plus de 3 kilomètres. Sa finalité était de déverser les eaux souterraines jusqu’à la rivière Stoła. Le Puits Fryderyk (1801), situé sur le tracé de cette Galerie, qu’il rejoint à la profondeur de 43 mètres comportait une machine à vapeur qui pompait l'eau des couches profondes et l’amenait dans la galerie.
Plusieurs puits sont particulièrement liés au système de gestion hydraulique : Puits Heinitz (1787) : c’est le puits le plus profond de la région. Le puits mécanique adjacent faisait appel à une machine à vapeur. En surface le tertre caractéristique du puits se distingue par son reboisement ; Puits Reden (1794) : la première machine Boulton & Watt en Europe y fut employée. Grâce à la machine à vapeur, les eaux souterraines étaient pompées dans des réservoirs situés en surface puis acheminées jusqu’à la ville par une canalisation - la première dans l'histoire de Tarnowskie Góry ; Puits Kaehler (1808) : situé sur la colline Reden. Le puits est encore utilisé pour le puisage d'eau potable. Il est surmonté depuis 1926 d’un château d’eau caractéristique.
Portail de sortie et émissaire de la Galerie Boże Wspomóż : La sortie de la galerie est fermée par une construction moderne, inspirée du portail original conçu dans un style néo-classique. Elle débouche sur un canal d’environ 500 mètres qui déverse les eaux de la Galerie Boże Wspomóż vers la rivière Stoła.
Paysage post-minier (XIXe s.) : Autour de la Station hydraulique Staszic, le paysage accidenté est un vestige authentique et bien préservé de l’activité d’extraction de l’ancienne Mine Fryderyk. De nombreux terrils créent un paysage post-minier caractéristique.
Paysage post-minier de la Montagne d’Argent : Vaste paysage minier associé aux minerais de plomb et d'argent aux quinzième et seizième siècles ainsi qu’aux minerais de zinc et de plomb plus tardivement. Il comprend des monticules inondés et des fosses sèches, puis (XIXe siècle) de nouveaux tertres à l’emplacement des puits, témoignages d’une extraction intensive.
Terril de la Mine Fryderyk : formé par l'accumulation des déblais pendant la période de l’exploitation la plus intensive de la dolomite, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, il fut inclus dans le système de défense, dont les vestiges sont des bunkers d’artillerie. La Halde joue actuellement le rôle de panorama touristique.
Territoire de l’ancienne Mine Fryderyk : Zone témoignant de l'histoire de l'exploitation minière à Tarnowskie Góry. Un tertre, sur lequel se dressait autrefois un monument, commémore l’emplacement de la découverte des gisements en 1784. A proximité se trouvaient jadis les bâtiments de la mine, dont le bâtiment de la première machine à vapeur, qui fonctionna dès 1788. Aujourd'hui, la région est un monument naturel appelé en silésien « Park Kunszt».
Parc urbain de Tarnowskie Góry : Créé en 1903, c’ est l'un des plus anciens exemples réussis en Europe de revitalisation d’une friche industrielle en zone de loisirs. On remarque les nombreux tertres d’anciens puits, les vestiges de talus de chemin de fer ainsi qu'un belvédère de bois inspiré du chevalement d’un puits de mine.
La Mine d’argent historique vient d'être inscrite sur la liste de l’Héritage Mondial de l’UNESCO le 9 juillet 2017.
Sur le carreau de la Mine d’argent, un Musée multimédia permet de se familiariser avec l’histoire, la géologie, les techniques minières et hydrauliques du sous-sol de Tarnowskie Góry ainsi qu’avec les objets quotidiens de la vie des mineurs comme avec les machines à vapeur utilisées dès 1788. Le musée est complété par une exposition de machines à vapeur et par le petit train qui en fait le tour.
Pour savoir plus, consulter : www.kopalniasrebra.pl