Parmi les noms des hauts faits de la Grande Armée inscrits sur l’Arc de Triomphe de Paris figure celui de Pułtusk, cité mazovienne baignée par la Narew.
Toutefois ce n’est pas aux dieux de la guerre que l’ancienne cité doit les plus belles pages de son histoire, mais aux temps pacifiques du XVIe siècle, le siècle d ’or polonais. Ce fut le lieu de prédilection de ses propriétaires: les évêques de Płock qui, depuis le XIIe siècle, portaient le titre de “princes de la terre de Pułtusk ”. Après Varsovie et Płock, Pułtusk est la troisième ville de Mazovie à être ceinte de fortifications en dur. Rien de surprenant puisque ce lieu, depuis le XVe siècle, passait pour l’un des plus riches de Pologne.
Avec la Renaissance Pułtusk devient un lieu privilégié où règnent la science et l’art. Dès le milieu du XVe siècle, l’évêque Paweł Giżycki fonde une école près la collégiale où enseignent les récipiendaires de l’université Jagellonne. Cent ans plus tard, l’évêque Andrzej Noskowski fera venir les jésuites qui créeront à Pułtusk un des plus célèbres collèges de Pologne.
Dénommée aussi “la cité mazovienne des eschyléens ”, elle attire aux XVIIe et XVIIIe siècles les fils de la noblesse et de la riche bourgeoisie venus même de Grande Pologne, de Courlande afin d’y étudier.
Fierté des anciens évêques de Płock, l’église fut construite par l’atelier de Giovanni Battista de Venise. En dessous de la décoration baroque de la collégiale, son aspect premier Renaissance a été récemment mis au jour.
Le règne des évêques de Płock dura jusqu’en 1795. Ils résidaient au château où ils réunirent une riche bibliothèque.
Juste à la veille des partages de la Pologne, en 1794, les détachements insurgés du général Antoni Madaliński quittèrent Pułtusk et Ostrołęka en direction de Cracovie, donnant ainsi le signal de l’insurrection de Kościuszko contre la Russie et la Prusse. L’occupation prussienne dura jusqu’en 1806: le 26 décembre l’armée française du maréchal Lannes entrait à Pułtusk après avoir victorieusement livré bataille contre l’armée russe. Le lendemain Napoléon Bonaparte y rejoignait ses troupes. Une plaque commémorative posée sur son mur rappelle cet épisode. Une seconde plaque commémorative se trouve dans une des salles du château. Elle rappelle que de cet endroit, par la fenêtre, l’Empereur observait les manœuvres des troupes russes sur l’autre rive de la rivière Narew.
Aujourd’hui, tout comme autrefois, les anciennes maisons et les neuves mêlées aux frondaisons verdoyantes des arbres, luisent du rouge de leurs tuiles. La tour élancée de l’hôtel de ville, le campanile de la collégiale, la toiture du château marque toujours l’axe de la place du Marché et le parc qui ceint l’ancienne résidence des évêques glisse doucement vers la rivière, devient insensiblement rivage. De l’harmonie entre l’architecture et la nature naît un sentiment d’équilibre permettant d’oublier guerres et éléments destructeurs pour jouir de l’instant présent. Le château transformé en centre conférencier et hôtelier accueille les touristes du monde entier. L’ancienne citée de Pultusk, avec son Hôtel de Ville, son château et ses maisons anciennes sont disposés sur une île qu’embrassent les fourches de la rivière Narew.
A Pultusk, le souvenir de l’époque napoléonienne est cultivé surtout par l’Institut de Recherches sur l’Epoque Napoléonienne. Cet établissement publie les sources historiques de l’époque et soutient la mémoire de Napoléon sur les lieux marqués par sa présence. Les événements commémorant l’époque napoléonienne ne manquent pas. Chaque année on organise, entre autres, des expositions, une reconstitution d’une bataille napoléonienne et un Bal Napoléonien. La ville de Pultusk est membres de la fédération des villes napoléoniennes.